Lutter contre la précarité étudiante

Les témoignages de nombreux étudiants qui connaissent de graves difficultés financières ne cessent d’augmenter. Ces derniers gar- nissent les files d’attente des associations caritatives. D’après les

données de l’Observatoire national de la vie étudiante, un tiers des étudiants a déclaré avoir rencontré, pendant le premier confine- ment, des difficultés de toutes sortes. Ces situations de détresse ne sont pas tolérables dans notre pays.

En 2021, la proposition des sénateurs a mis en lumière l’existence de « zones blanches » de la restauration universitaire. Malgré ses 801 points de vente répartis sur 701 sites, de nombreux étudiants restent exclus du réseau des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous). Ces derniers sont répartis majoritairement sur les campus et quelques centres-villes. Ils laissent de côté ceux qui étudient dans des établissements situés dans les villes de taille moyenne ou en zone rurale. Ces étudiants sont dans l’obligation de se tourner vers des solutions de restauration rapide. La santé en pâ- tit, tout comme le portefeuille.

Ce dispositif a été adopté par le Sénat en séance publique le 10 juin 2021. Il a ensuite été approuvé par l’Assemblée nationale, le 7 oc- tobre 2021, dans une rédaction enrichie. La commission de la culture et de l’éducation a examiné en deuxième lecture le rapport de Jean Hingray sur cette proposition de loi.

La proposition de loi crée une offre de restauration à tarif modéré au bénéfice de tous les étudiants qui n’ont pas accès à une structure de restauration universitaire. La création d’un ticket restaurant étudiant est remplacée par le versement d’une aide financière. Cette formulation plus large permet l’utilisation de multiples supports comme les bons d’achat ou les cartes alimentaires. Elle s’adapte aux besoins du terrain et aux solutions déjà existantes. Les organismes éligibles seront ceux qui auront signé un partenariat avec les acteurs territoriaux de la vie étudiante (établissements d’enseigne- ment supérieur, collectivités territoriales, réseau des œuvres universitaires et scolaires). Ces modalités seront définies par un décret en Conseil d’État.

Ce dispositif ne déstabilise pas le réseau des œuvres universitaires et scolaires, il est conçu comme un complément à l’offre de restauration universitaire. Un article prévoit aussi que le Gouvernement remette annuellement au Parlement un bilan de l’accès des étudiants à une offre de restauration à tarif modéré. Une belle victoire pour notre jeunesse!