L’année 2021 a été marquée par un déficit de 84,7 milliards d’euros, dégradant encore la place de la France au sein de l’Union européenne. Les chiffres des premiers trimestres de l’année 2022 mettent en lumière un nouveau déficit record de 150 milliards d’euros.
La Délégation sénatoriale aux entreprises a chargé Jean Hingray et ses collègues Florence Blatrix-Contat, sénatrice de l’Ain du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain et Vincent Segouin, sénateur de l’Orne, du groupe Les Répu- blicains de réfléchir sur les causes à l’origine du déficit commercial français et de proposer des solutions pour y remé-
dier: plus particulièrement pour remédier aux difficultés des PME (petites et moyennes entreprises) et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Après une année de travail, de visites sur le territoire et à l’étranger, les sénateurs ont présenté leurs analyses et leurs propositions devant la délégation aux entreprises.
Leur rapport souligne l’urgence de prendre en considération les risques de la délocalisation, la dépendance à l’im- portation, le manque de réaction face à certaines décisions européennes, le manque de collaboration des entreprises françaises pour conquérir des marchés extérieurs, les obstacles spécifiques aux PME et ETI qui représentent 99 % des exportateurs mais seulement 48 % de la valeur des exportations et de la désindustrialisation. Une stratégie à long terme (2040 a minima) doit être mise en place afin de définir les objectifs en matière de commerce extérieur : expor- tations, importations, souveraineté économique, identification des secteurs, compétences, entreprises à soutenir. Ces objectifs doivent être intégrés dans les politiques publiques ayant un impact sur la balance commerciale.
Il est indispensable d’assurer la bonne coordination de ces politiques et de les faire connaître aux entreprises. L’État doit soutenir la transmission des entreprises afin de favoriser l’émergence des ETI. Quant à la question de la formation, elle est primordiale! Nous devons renforcer l’apprentissage des langues et les connaissances en économie, mathé- matiques, technologies et commerce international dans l’enseignement secondaire et supérieur afin de donner les moyens à nos entreprises de conquérir de nouveaux marchés.
Pour être proactif, l’État doit être plus prospectif et visionnaire.